vendredi 22 janvier 2010

Le tampix subversif

L'originale idée du support tampon permet à une oeuvre d'être reproductible à l'infini.

En impertinent, cynique et acide, le Tampographe Sardon conçoit des tampons comme une vengeance libératrice et une bonne dose d'humour noir envers la bêtise crasse de nos systèmes humains, en détournant les codes, les images et les mots pour les rendre risibles.

A découvrir, à rire, à acheter : le Tampographe Sardon



mardi 19 janvier 2010

Lucarne


Lorsqu'on regarde sa vie passée et que l'on fait le compte des personnes qui l'ont traversé, c'est un peu comme apercevoir un bout de ciel de nuit au travers d'une lucarne : il y a très peu d'étoiles brillantes et ce qui domine finalement, ce sont les zones de noire solitude.

samedi 9 janvier 2010

Du surréalisme en succédané

Un film que j'aurais sans doute pris plaisir à voir dans un fauteuil rouge en velours, mais qui allonge la longue liste des ratés de l'année.

Le dernier en date de Gilliams où une éternelle poisse malchanceuse a poursuivi son office déstabilisante :


Puisque le juste est dans l'abîme.

Puisque le juste est dans l'abîme,
Puisqu'on donne le sceptre au crime,
Puisque tous les droits sont trahis,
Puisque les plus fiers restent mornes,
Puisqu'on affiche au coin des bornes
Le déshonneur de mon pays ;

Ô République de nos pères,
Grand Panthéon plein de lumières,
Dôme d'or dans le libre azur,
Temple des ombres immortelles,
Puisqu'on vient avec des échelles
Coller l'empire sur ton mur ;

Puisque toute âme est affaiblie,
Puisqu'on rampe, puisqu'on oublie
Le vrai, le pur, le grand, le beau,
Les yeux indignés de l'histoire,
L'honneur, la loi, le droit, la gloire,
Et ceux qui sont dans le tombeau ;

Je t'aime, exil ! douleur, je t'aime !
Tristesse, sois mon diadème !
Je t'aime, altière pauvreté !
J'aime ma porte aux vents battue.
J'aime le deuil, grave statue
Qui vient s'asseoir à mon côté.

J'aime le malheur qui m'éprouve,
Et cette ombre où je vous retrouve,
Ô vous à qui mon coeur sourit,
Dignité, foi, vertu voilée,
Toi, liberté, fière exilée,
Et toi, dévouement, grand proscrit !

J'aime cette île solitaire,
Jersey, que la libre Angleterre
Couvre de son vieux pavillon,
L'eau noire, par moments accrue,
Le navire, errante charrue,
Le flot, mystérieux sillon.

J'aime ta mouette, ô mer profonde,
Qui secoue en perles ton onde
Sur son aile aux fauves couleurs,
Plonge dans les lames géantes,
Et sort de ces gueules béantes
Comme l'âme sort des douleurs.

J'aime la roche solennelle
D'où j'entends la plainte éternelle,
Sans trêve comme le remords,
Toujours renaissant dans les ombres,
Des vagues sur les écueils sombres,
Des mères sur leurs enfants morts.


Victor Hugo